La trousse astucieuse utile pour les ethno-archives

Le questionnaire et le plan d’enquête

Après avoir choisi un sujet, après s’être documenté et après avoir fait le choix d’un type d’entretien, il est important de mettre sur papier la structure de base de l’entretien.

Le questionnaire est :

  • Un cadre, un aide-mémoire
  • Un moyen de ne pas trop improviser
  • Un moyen de se centrer sur ses objectifs
  • Une façon d’uniformiser les enquêtes (dans le cas par exemple où il y a une intention comparative)
  • Un moyen de soutenir, de guider, d’orienter l’enquêteur dans sa démarche

Le questionnaire ne doit jamais devenir une béquille !

Règles de base d’un bon questionnaire :

  • Être simple et souple
  • Utiliser le bon vocabulaire (important de connaitre minimalement le vocabulaire de base de la pratique documentée par exemple)
  • Utiliser des formulations précises et des questions claires
  • Être organisé de façon logique (choix d’un ou plusieurs types de plan : du général au spécifique, chronologique, thématique, spatial, etc.)

Quelle est la différence entre un plan d’enquête et un questionnaire ?

  • Certaines personnes vont être plus à l’aise avec un plan d’enquête (schéma d’entrevue) plutôt qu’avec un questionnaire. Un plan d’enquête se présente davantage sous forme de mots-clés structurés selon la progression désirée pour la rencontre. Il est parfois plus facile de s’y repérer que lorsque les questions sont formulées à l’avance.

Il est possible d’adapter la terminologie. Par exemple, le Centre de valorisation du patrimoine vivant de Lanaudière, dans le cadre de la production vidéo Le Chemin des savoirs, escale à Saint-Côme a préféré parler de « guides de rencontres » plutôt qu’utiliser l’expression « plan d’enquête » par exemple.

S’inspirer de la séquence interrogative de base pour concevoir le questionnaire :
Séquence interrogative Questions complémentaires
Qui ? De qui ? Par qui ? Avec qui ? Pour quoi ?
Quoi ? Préciser le vocabulaire, la description des objets, la description des faits
Où ? Où est-ce que cela se passait ?

Échelle – Étendue des lieux

Nombre d’endroits

Quand ? En quelle année ? Préciser les années approximatives et les repères temporels flous

Exemples : (Faire préciser l’année « année de l’infestation de sauterelles dans les champs du village, l’année de naissance de mon fils, etc.)

Comment ? Préciser les mesures, les grandeurs

Préciser les mouvements, les gestes

Exemples : Lorsque l’on décrit une recette il faut savoir à quoi correspond : « un peu de », « une pincée de »

Dans le cas des enregistrements uniquement audio :

Lorsque l’informateur décrit des dimensions et qu’il fait les gestes, il faut traduire en mots ce que signifie : « c’était haut de même, long comme ça »

Lorsque l’informateur dit : « tu brasses comme ça, tu coupes comme ça » il faut être capable de comprendre le mouvement

Pourquoi ? Préciser les raisons et les motivations

Perceptions de l’informateur (d’après vous ? selon vous ? à votre avis ?)

« Est-ce que je peux voir le questionnaire avant » ?

Mise en garde : Certains participants demandent d’obtenir le questionnaire préalablement à la rencontre. Sauf exceptions, il n’est pas conseillé de remettre le plan avant la rencontre ni de le faire parvenir par courriel pour qu’il soit complété à l’écrit. L’esprit de base du travail de terrain est l’échange et la collaboration. Vous pourrez informer votre interlocuteur des principaux points abordés tout en le rassurant sur le caractère naturel de l’échange.

« Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses ».

À garder en tête lors de la préparation d’un plan :

  • Évitez des questions trop directives ou trop précises. Il faut éviter de présager ce que les gens ont en tête lors de la préparation d’un questionnaire.
  • Logique dans les questions (chronologique, régionale, etc.)
  • Privilégiez la forme : thème principale + pistes de relance
  • Utilisez les bons mots
  • Dépasser les généralités (il faut au préalable se renseigner sur la pratique, le fait culturel, la personne qui vous intéresse)

Nous ne maitrisons jamais complètement un sujet
Au terme de votre rencontre, n’oubliez pas de demander à votre collaborateur s’il souhaite parler d’aspects qui n’ont pas été abordés. Il est le seul et le meilleur spécialiste de sa propre expérience!

LA T.A.U.P.E. EST UN PROJET DU CONSEIL QUÉBÉCOIS DU PATRIMOINE VIVANT

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de

Prochaine fiche...