La trousse astucieuse utile pour les ethno-archives

Le terrain, la recherche et la vitalisation de la culture traditionnelle

Les citations suivantes établissent une réflexion intéressante sur le rôle du chercheur ou du travailleur culturel quant à ses intentions ou au but de son projet.

Table ronde tenue en 2011 dans le cadre du colloque international organisé par le Conseil québécois du patrimoine vivant sur Les mesures de soutien au patrimoine immatériel : gouvernements, institution et municipalités. Actes du colloque consultables ici.

Pierre Chartrand, gigueur/danseur professionnel, directeur du Centre Mnémo
Marcel Bénéteau, coordonnateur du Département de folklore et ethnologie de l’Amérique française (Université de Sudbury), membre de la direction du Centre franco- ontarien de folklore & président de l’Association canadienne d’ethnologie et de folklore;
Célia Forget, chargée de cours en ethnologie (Université Laval) & consultante en patrimoine;
Charles Quimbert vice-président, Fédérations des associations de musiques et danses traditionnelles et directeur de Dastum (France);
Danielle Martineau, Centre du patrimoine vivant de Lanaudière;

La collecte, le premier pas
« La collecte, pour moi, c’est le terreau dans laquelle pousse la fameuse plante et la création comme une autre branche : il y a ceux qui restent et qui veulent reproduire, d’une façon ou d’une autre – on voit toujours de façon personnelle le répertoire collecté – et il y a ceux qui créent. La création peut être nourrie aussi évidemment par la collecte ». (Pierre Chartrand)
« Sauvegarder, vitaliser, c’est promouvoir une pratique. (Charles Quimbert)
Savoir créer des liens
« Je pense qu’il est essentiel […] de lier les univers, les différents univers, qu’ils soient politiques, universitaires ou des acteurs sur le terrain, pour que ces actions culturelles puissent vraiment voir le jour et puissent s’implanter et perdurer dans le temps […]». (Célia Forget)
Valoriser le porteur de tradition
« Lorsqu’on collecte des gens, le premier impact, ou du moins un impact très important, ce n’est pas tant qu’on préserve cette mémoire en faisant un inventaire, mais c’est aussi l’effet qui est produit sur les porteurs de traditions. ». (Pierre Chartand)
« Quand je faisais mes recherches, je demandais toujours aux gens : « qu’est-ce que vous pensez de ce que je suis en train de faire? Qu’est-ce que vous pensez qui serait un bon outil pour la transmission? ». (Danielle Martineau)
La restitution des données de la collecte
« Des promesses comme ça [rendre les données disponibles aux gens collectés par exemple], il y en a eu des centaines. Pourtant, qui est garant de la promesse? C’est ça le problème. Quelle déontologie y a-t-il? Ce problème pose la question du lien entre la recherche et la vitalisation en ce qui concerne une préoccupation déontologique. C’est-à-dire : à quoi je m’engage? Quel est le contrat entre le droit et le devoir? ». (Charles Quimbert)
La recherche comme point de départ
« Mais oui, la recherche est l’endroit par où il faut commencer. Il s’agit d’identifier les éléments qui nous distinguent (culture locale/régionale, etc.) et ensuite commencer le processus de revitalisation ». (Marcel Bénéteau)
Visiter les centres d’archives vs Googler
« Autant, dans les années 70 on se disait « on veut aller aux archives ». Maintenant, on remonte, on va sur Google. C’est l’archive principale à ce niveau. […] Il faut prendre acte de ce changement de mentalité. […] Il faut qu’on réagisse et qu’on s’enligne vers cette nouvelle génération qui consulte les données qui peuvent nourrir leur création ». (Pierre Chartrand)

LA T.A.U.P.E. EST UN PROJET DU CONSEIL QUÉBÉCOIS DU PATRIMOINE VIVANT

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de

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