La trousse astucieuse utile pour les ethno-archives
J’appellerais ça un genre de « traitement psychothérapique folklorique ».
J’ai commencé mon premier projet de collectage à l’automne 2001, à St-Côme, mon village natal. J’étais très excité à l’idée d’enregistrer et de découvrir plein de nouvelles chansons mais surtout d’essayer mon nouveau « kit » d’enregistrement tout neuf, numérique, à la fine pointe de la technologie. Mes collaborateurs étaient évidemment curieux et impressionnés par tous mes gadgets. L’intérêt pour mes bidules ne durait heureusement pas très longtemps et on oubliait vite le micro pour se mettre à chanter, à se raconter des souvenirs, joyeux comme tristes. Nos rencontres conviviales nous faisaient à tous beaucoup de bien. J’appellerais ça un genre de « traitement psychothérapique folklorique ».
Un commentaire revenait assez souvent par contre: « c’est dommage que tu te décides à venir nous enregistrer quand on est presque pus capable de chanter. Quand j’étais plus jeune j’avais une ben plus belle voix ». Je leur demandais alors si eux-mêmes ou quelqu’un d’autre de la famille possédait par hasard des enregistrements de cette fameuse époque où leur voix leur faisait meilleur honneur. C’est là qu’on a dépoussiéré de vieux rubans, de vielles cassettes huit pistes, des cassettes quatre pistes et même quelques enregistrements vidéos. J’ai compris qu’une grosse partie du travail que j’étais en train de faire avais déjà été faite depuis bien longtemps. La récolte fut abondante…
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