La trousse astucieuse utile pour les ethno-archives

Observer, c’est facile non?

La démarche d’observation, bien qu’elle soit inhérente au travail de terrain et qu’elle soit en grande partie intuitive, peut requérir un minimum d’instrumentation.

Une grille d’observation ?
Une grille d’observation est une liste d’indicateurs qui permettront d’orienter le regard dans la manne d’information projetée. Il faut donc demeurer à l’affût des manifestations insoupçonnées, être capable d’accueillir la nouveauté et l’imprévu (peut être bâti sous forme de plan, de tableau, etc.).

« Être présent sur le terrain demande non seulement une capacité d’attention énorme mais aussi une compétence à sélectionner ce qui mérite d’être observé (Martineau, 2005 : 11) » (Roberge, 2008 : 22).

Lorsque l’observation est une source complémentaire…

  1. il se peut que l’observation contredise certains propos
  2. il se peut que les observations captées informent davantage que les propos tenus par le participant
  3. il se peut que l’observation induise de nouveaux questionnements

C’est un piège de penser qu’on pourra tout capter.

Une lentille est un cadre, un cadre dans lequel tout ne peut entrer, un cadre qui crée un intermédiaire entre nous-même et la situation.

Le seul truc : être 100% présent et attentif à ce qui se passe et avoir confiance en notre capacité d’observation.

L’ethnologue Luc Lacourcière enquête dans un atelier de Saint-André. 1950. Photographie: Lida Moser source: BANQ

Le carnet d’enquête : un indispensable

Le carnet d’enquête fait partie de l’image typique du terrain. La mémoire étant une faculté qui oublie, cet outil permet de colliger des informations rapidement et facilement.

Physiquement, il s’agit habituellement d’un cahier rigide, de petite taille, dans lequel il est aisé de noter des informations à propos du projet en cours.

Deux types d’infos y sont généralement consignés :

  • Description logique de la démarche de terrain (recherche documentaire, fonds d’archives, contacts avec les participants, croquis, conditions et circonstances de du projet, etc.)
  • Synthèse des observations qui peut comprendre des réflexions personnelles sur le déroulement du projet et sur la démarche (remises en question, idées à peaufiner)

Le journal de terrain n’est pas un journal intime. Comme le disaient Beaud et Weber, le seul rapprochement entre le journal de terrain et le journal intime est la date qu’on y inscrit avant de commencer!

Christine Bricault, projet de maîtrise sur la viticulture et l’identité locale dans Brome-Missisquoi. Appareil photo, sac à dos, caméra vidéo et … carnet d’enquête en bandoulière (vignoble La Bauge, 2006)

LA T.A.U.P.E. EST UN PROJET DU CONSEIL QUÉBÉCOIS DU PATRIMOINE VIVANT

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de

Prochaine fiche...